FONDS DE LA TOUR DU BOURG 29 RUE DU TEMPLE SAUMUR

SAUMUR

LA TOUR DU BOURG

Par Bertrand Ménard, membre du Comité scientifique du Fonds de la Tour du Bourg

Un adage populaire assure que les murs peuvent avoir des oreilles.
Et pourquoi ne pourraient-ils aussi « parler » ?

Les graffiti (2) ont été gravés par les humains qui ont voulu marquer dans la pierre ou sur la pierre une trace de leur passage. Moyens d’expression, de communication ou de contestation, ils prennent la forme de signatures, de dates, de dessins ou d’ornements, et permettent donc en quelque sorte aux murs de parler. Comme pour une enquête, il faut tenter d’en savoir plus sur chaque signe, d’en comprendre la signification, l’époque. Cette démarche donne assurément la possibilité de retrouver et de dévoiler une part de l’âme du lieu.

 

Qui sont les auteurs de ces signes du passé ?
Des visiteurs occasionnels, des occupants ? Des personnes de passage, qui y ont travaillé, qui y ont vécu, qui y ont été incarcérées ? Les ouvriers qui ont pu y faire des travaux à différentes époques ? Tous peuvent y avoir laissé une trace personnelle.
L’histoire du lieu et son utilisation peuvent aussi aider à mieux cerner la problématique. Ainsi au moment de la Révolution Française lorsque la tour du Bourg a fait partie de l’ensemble de bâtiments affectés à une fonction de prison, il est vraisemblable que les prisonniers et prisonnières ont laissé leurs marques...

Ayant eu le 26 juillet 2016 la possibilité d’accéder au rez-de chaussée et à la salle voûtée du premier étage, j’ai pu effectuer des photographies qui compléteront utilement les premiers clichés de Patrick Brunel sans que ce relevé ne soit vraiment exhaustif.
Pour quelques-uns je ferai des comparaisons avec l’abbaye royale de Fontevraud où j’ai pu relever entre 1982 et 2012 de nombreux graffiti, souvent avant leur totale disparition du fait du chantier de restauration du monument qui a engendré le nettoyage des pierres ou leur remplacement...

 

 

(1) « Les murs ont la parole » est un des slogans des événements de mai 1968. C’est aussi le titre de l’ouvrage "Les murs ont la parole", journal mural, Mai 68, citations recueillies par Julien Besançon, éd. Tchou. Cette expression devenue courante a été reprise par Serge Ramond fondateur du Musée de la mémoire des murs à Verneuil-en-Halatte, par Olivia Elkaim dans son roman « Les graffitis de Chambord », et par plusieurs expositions récentes « De Paris à Berlin, les murs ont la parole », « Les murs ont la parole, expression politique sur les murs de la cité ».


(2) Mot italien pluriel (singulier : graffito, pluriel : graffiti). Le langage français courant utilise généralement le mot graffiti comme suit : un graffiti, des graffitis. Mais aimant la tradition je me choisirai l’emploi de la formule italienne déjà utilisée par Serge Ramond fondateur du Musée de la mémoire des murs à Verneuil-en-Halatte, par André Malraux ministre de la Culture, et également dans le très intéressant site internet « Les graffiti anciens, un patrimoine fragile et méconnu ».

 

Armoiries, inscriptions diverses

Couloir d’entrée : mur de gauche et mur de droite

Murs de la salle

Textes et noms, animaux, chevaux et cavaliers

 

Bibliographie
- Joseph-Henri Denécheau, Site internet « Saumur Jadis » : http://saumur-jadis.pagesperso-orange.fr
- Bertrand Ménard, "Les mystères de l'Abbaye Royale de Fontevraud"
- Cheminement éditions 1998 (Prix des Écrivains Régionalistes 1998)
- Bertrand Ménard, "Fontevraud, les mystères du village et de l’abbaye ", - L’Apart éditions 2010 (traduit en anglais en 2012 "Fontevraud : Mysteries of the abbey and the village", vendu en ligne sur Smashwords et Amazon)
- Bertrand Ménard, "A Fontevraud, les murs ont la parole : promenade parmi les graffiti, messages du passé" in Bulletin N° 147 bis de la Société des Lettres, Sciences et Arts du Saumurois, imprimerie Lemercier à Longué, octobre 1998


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