SAUMUR

Par Gérard et Muguette LIEVRE

Oyez, oyez bonnes gens !

J’ai, pendant des siècles, défendu l’accès à votre cité, repoussant les assaillants et les indésirables.

Vos ancêtres ont pu, grâce à moi et à mes dix-huit compagnes, vivre en toute quiétude.

Tant que nos murs ont été debout, nous avons été un rempart contre toutes les invasions.

Dans un lointain passé, nombre de visiteurs m’ont admirée et vous ont enviés.

Faisant fi de tout cela, vous n’avez suivi que votre bon vouloir pour faire de moi un vulgaire geôlier.

Puis, au cours des dernières décennies, vous m’avez complètement délaissée et êtes restés indifférents à la disparition de tous mes ornements.

Ma voisine, la Grenetière, a été plus chanceuse et s’est vue redevenir ce qu’elle avait été.

Qu’a-t-elle de plus que moi ?

En quoi ai-je failli ?

Pourquoi ne mériterais-je pas les mêmes égards ?

Mon embellissement me redonnerait vie.

Je pourrais alors vous guider jusqu’à mon sommet et vous faire découvrir un nouvel aspect de votre belle ville.

Je m’adresse à vous, aujourd’hui, Saumurois, Saumuroises, pour que l’on me rende justice et que l’on m’accorde réparation au nom des services rendus dans le passé.

Bonnes gens, ne me laissez pas m’enfoncer dans l’oubli !

Rendez-moi ma dignité !

Demain, il sera trop tard.

Votre toujours dévouée servante,

La Tour du Bourg.